AprĂšs une sĂ©rie de contes et lĂ©gendes, cet agrĂ©able promeneur du passĂ© et raconteur d’histoires qu’est Henri Gougaud revient au roman (cf. Le rire de l’ange, NB dĂ©cembre 2000). Nous sommes en 1620, la guerre entre papistes et calvinistes fait rage. Dans Prague dĂ©vastĂ©e, une simple servante, livrĂ©e Ă elle-mĂȘme, se donne pour mission de sauver un enfant abandonnĂ© et menacĂ©. RejetĂ©e par sa propre soeur, la jeune Anna sera donc contrainte de fuir, de mentir, d’affronter la violence, la mort, la folie et⊠l’amour. Assez rapidement, le fond historique s’estompe pour laisser la place Ă l’aventure personnelle d’Anna. Librement inspirĂ© d’une nouvelle de Bertold Brecht, ce rĂ©cit mĂȘle joyeusement histoire mouvementĂ©e, personnages hauts en couleur, horreurs et miracles. Cette fable des temps anciens prĂȘche pour la tolĂ©rance et l’amour de la vie, contre la peur et la culpabilisation, fussent-elles entretenues par la religion. C’est surtout le style Ă©vocateur qui fait le charme de cette histoire trĂšs agrĂ©ablement contĂ©e.
Le voyage d’Anna.
GOUGAUD Henri