Petit Pierre lèche les flocons de neige qui voltigent sur la route tandis que sa grand-mère disparaît sous un grand parapluie. L’enfant tient bien fort la main de la vieille dame pour traverser la ville. Le flot de la circulation lui fait penser à une rivière et il assimile bus, camion, ambulance à d’énormes poissons. L’entrée Guimard du métro évoque pour lui une bouche géante qui avale les passants. Où se rend-il et pourquoi n’est-il pas rassuré ?
La déambulation dans la rue et le monde imaginaire né, on le comprend à la fin, d’une angoisse à l’idée de franchir la grille de l’école sont, à la base, une idée intéressante qui fait écho au vécu des enfants. Mais le trait stylisé, la gaîté des couleurs qui ne correspondent pas toujours aux sentiments du petits garçon, l’abondance de détails brouillent le propos et la compréhension des événements. La rue redevenue normale pour la vieille dame qui fait le chemin inverse est grise, sans relief, et le dessin manque d’éléments pour jouer à retrouver ce qui a nourri l’imaginaire de l’enfant.