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Témoignage exceptionnel, pudique et sans haine, d’une avocate passée de l’autre côté de la barrière dans les lieux d’enfermement que sont la prison et l’hôpital psychiatrique. Deux univers aux dérives indignes de la société française. On est atterré par ce texte qui se lit d’un trait.
À la suite d’un conflit avec des proches, qu’elle n’explicite pas par discrétion, Isabelle Lepac est envoyée en détention provisoire (30 à 40 % de la population carcérale). En attente de procès, elle vit six mois avec les condamnés : promiscuité, violence, impossibilité de consulter son dossier et de préparer sa défense. Quelques jours après son élargissement, elle est internée d’urgence en hôpital psychiatrique, pendant quinze jours : le temps de faire reconnaître cet internement abusif par une équipe médicale juge et partie. En professionnelle du droit, elle dénonce l’arbitraire, la surcharge des professionnels, le manque d’information, d’interlocuteur… À l’issue de ce « voyage immobile », elle alerte le public en s’engageant dans des associations, en écrivant ce texte mesuré, constitué, pour un tiers, de propositions constructives qui ouvrent la réflexion.