Le monde est comme un livre que nous sommes censés lire et comprendre ; lire c’est voyager dans le monde et tout lecteur est un Robinson en chambre. Ainsi la Bible est un livre de route et de pèlerinage dont la lecture permet au pèlerin de rester sur le chemin de la révélation, mais dont la compréhension ultime lui échappe. Alberto Manguel nous promène des Écritures aux temps actuels, cite Ézéchiel, saint Augustin, Platon, Cicéron, Dante, Érasme, Galilée, Shakespeare, s’attarde sur Gilgamesh et Don Quichotte, termine par Flaubert. Il souligne que l’écrit prête de l’autorité au texte rédigé, qu’il importe de distinguer l’imaginaire du réel. Ainsi, pour Hamlet, le fantôme devient une réalité virtuelle. L’auteur insiste sur la relation du lecteur avec le texte : dans sa tour d’ivoire, il doit être actif, se montrer voyageur et non dévoreur. Sa belle écriture s’efforce à la simplicité et rend accessible cette méditation sur la lecture, instrument de déchiffrement du monde.
Le Voyageur et la Tour : le lecteur comme métaphore
MANGUEL Alberto