Tom habite avec ses parents à la Cité des Fleurs, sorte de presqu’île ferroviaire au vacarme infernal, coincée entre rames de banlieue et trains de marchandises. Il se réfugie dans l’escalier pour jouer à la poupée avec Véronique, une jolie petite fille de son âge. Les garçons de l’immeuble le traitent bientôt de « tapette ». Des rapports de honte, de haine et de vengeance s’installent entre eux. De jeux innocents en situations ambiguës puis dramatiques, le lecteur, d’abord perdu puis mal à l’aise, finit par entrevoir la clé du roman : qui est Tom ? Qui est Véronique ? Sont-ils deux ? Sont-ils un ? Mais alors de quel sexe ? D’imaginaire, la transsexualité se précise crûment.
L’identité et la sexualité sont des thèmes chers à Denis Lachaud (Comme personne, NB mars 2003). La construction de ce quatrième roman est habile : elle forme une spirale ascendante où viennent se greffer des éléments troublants dont la signification se précise peu à peu. L’écriture claire et fluide est agréable et suggestive, mais le sujet dérangeant et le mélange rêve/réalité, déroutants.