Léa

MERCIER Pascal

Réunis par hasard dans un café de Provence, deux Suisses vont dévoiler, trois jours durant, leur intimité la plus secrète. Au gré de leurs haltes et promenades l’un, Van Vliet, raconte l’histoire tragique de sa fille Léa tandis que l’autre, Herzog laisse, çà et là, discrètement affleurer ses propres blessures. Ainsi se reconstitue peu à peu la folle sujétion d’un père prêt à tout pour complaire à son enfant qu’une partita de Bach, entendue sur le quai d’une gare, tire de la léthargie où l’a plongée la mort de sa mère. Violons prestigieux, leçons avec les meilleurs maîtres, concerts, rien ne freine Van Vliet pour complaire à sa fille qu’une passion musicale exacerbée mine progressivement…

 

Beaucoup de questions dans le récit de cette fuite en avant d’êtres enfermés en eux-mêmes… Professeur de philosophie, Pascal Mercier (cf. L’accordeur de pianos, NB janvier 2009) explique dans une postface son double projet : rendre compte de l’inconfort de devenir étranger à ses proches ou à soi-même à la suite d’un événement inattendu… montrer que c’est l’éloignement qui favorise l’intimité. Un roman sous haute tension qui risque d’asphyxier.