Dans le même immeuble vivent un écrivain en panne d’imagination et une jeune femme asiatique, Léa, qui panique devant les tâches ménagères et semble frappée d’amnésie. Elle ne sait plus comment faire fonctionner l’aspirateur et autres appareils électriques. Les deux voisins s’ignorent et ne sauraient rien l’un de l’autre si l’écrivain n’avait aperçu, au milieu d’un sac poubelle éventré par un chien, un journal intime. L’histoire de Léa va inspirer l’écrivain. Ses pertes de mémoire, ses désillusions après six mois de mariage, permettent d’aborder le problème de la violence psychologique dans le couple. Mais le sujet réellement traité est celui de la création littéraire, de la violation possible de l’intimité d’autrui. L’intérêt pourrait faiblir au fil du texte si les images ne venaient soutenir l’attention. Elles jouent un rôle primordial par le réalisme extrême des dessins à la mine de plomb, leur capacité à traduire les pensées les plus intimes des personnages et à créer de superbes décors urbains. Du plan panoramique au détail d’un bris de vaisselle, tout a un sens et crée une atmosphère.
Léa ne se souvient pas comment fonctionne l’aspirateur
CORBEYRAN Éric, GWANGJO