Salem et Laya vivent entre les collines d’oliviers, autrefois baignées par une large rivière. Mais le niveau de l’eau baisse au fil des ans, et les puits se tarissent. L’eau est indispensable à Laya pour les poteries qu’elle modèle. Salem part chercher ailleurs une terre argileuse, qui s’avère magique. Les objets façonnés prennent vie. Pour avoir de l’eau en abondance, la jeune femme fourmille de projets. Cette très jolie fable montre la connivence des deux époux, le mouvement de leurs mains tatouées qui malaxent la glaise. Ils la pétrissent pour créer sur le tour de potier un monde issu de leurs rêves. La poésie du verbe et la musique des mots rythment la page. Les formes animales naïves émergent d’un patchwork de tissus aux graphismes orientaux. Les éléments naturels, aux couleurs sable et brique, soulignent les formes douces des collines fertiles, comme le ventre maintenant arrondi de Laya. Car l’eau est source de vie. (M.-C.D.)
L’eau de Laya
EL FATHI Mickaël