L’Échange

Guyot est journaliste. Le commissaire Jury l’informe régulièrement des affaires en cours. Fait étrange : aujourd’hui, sur la place publique, une jeune femme s’est tiré une balle en pleine poitrine. Peu de témoins, pas d’explication et aucune famille. Rapidement classé, ce suicide obsède le journaliste : il veut comprendre. Se fiant à son intuition, il cherche dans les archives, se rapproche de rares témoins et suit des pistes hasardeuses. Mais il dérange et ne perçoit ni le climat oppressant qui s’instaure ni la violence qui accable ses amis.  Dans ce roman très noir, Eugenia Almeida (L’autobus, NB juin 2007) recrée le climat oppressant des années 1970 et de la dictature militaire. Dans une succession de courts chapitres, elle mène le récit en privilégiant les dialogues de protagonistes, souvent inconnus, dont les propos sibyllins ne laissent filtrer aucun indice. Le style dense et vivant entretient – à point nommé – le suspense mais, aveuglés par tant de mystères, le héros comme le lecteur se perdent en conjectures. (M.R. et A.-M.D.)