L’échappée

DUPONT Jean-François

François, le narrateur, un ancien universitaire, en prison pour meurtre, se voit proposer un moyen de s’évader… par le Directeur du lieu qui veut l’utiliser pour monter une escroquerie. Le voilà hors les murs, échappant à l’escroc de la Pénitentiaire en profitant d’une halte dans son ancien domicile qu’il quitte, libre, destination La Suisse… pour un road-trip rocambolesque dans le Jura, où les rencontres les plus extravagantes vont se multiplier.

C’est un récit d’aventure délirant de fantaisie, sur le terrain d’une guerre civile aux contours très flous, où sont enrôlés sans bien comprendre pourquoi quelques pittoresques bras cassés. Le héros est pris en otage avec une jeune femme en rupture de famille qui court les routes avec son violoncelle. Désireux de réalisme, s’abstenir car cette aventure échevelée est drôle de bout en bout, l’auteur ne rechignant pas à évoquer l’horreur inhérente à la guerre avec une verve parodique irrésistible. Sur cette toile de fond pseudo-historique qui tient en haleine, ce qui est au cœur du roman, ce sont les les états d’âme de ce vieil homme, le personnage central, aux prises avec le désagréable sentiment d’avoir fait son temps . D’ailleurs le choix de sa destination helvétique n’est pas neutre… Les ratés de son corps, l’image qu’il a de lui, celle que lui renvoient les autres, les bouffées de souvenirs, sont autant de marqueurs de cette « maladie ». Leur  analyse, toujours juste, entre humour et émotion, conduit à un dénouement plein de poésie.  (C.B et N.B)