« Sous le quotidien :cruelle solitude »« Un oiseau ne chante pas pour qu’on l’écoute, il chante parce qu’il a une chanson » écrit Rabindranath Tagore. Frédérique Martin a plusieurs chansons à nous faire écouter. Ce recueil comporte une douzaine de nouvelles allant du féroce au fantastique, toutes de qualité. Comme elle le précise elle-même, le fil conducteur en est la cruauté. L’amour excessif conduit à l’assassinat, l’inceste à une vengeance terrible. On y rencontre solitude, abandon, névrose, folie, vieillesse, mort et guère de brise légère, de sourires. Même la femme qui se rend à Ouanabé pour adopter un enfant se détourne du jeune garçon au regard suppliant pour choisir une fillette rieuse et caressante. « Chez nous on chante parce que la joie étouffe la faim », dit un personnage. Mais cette joie semble fragile. Avec le style rapide, vif, allusif de Frédérique Martin, tout est percutant, rien n’est pesant. Elle décrit avec sobriété, densité et minutie les bizarreries et pulsions. Sa grande compassion pour les humains émerge de la magie de son écriture.S.de L. et C.B.
L’Écharde du silence.
MARTIN Frédérique