Trois novices vivent dans un monastère catholique coréen : Frère Angelo, âme simple et contemplative, Frère Michaël, obsédé par le mal, l’injustice, la misère et le tragique de la vie, et Frère Jean, tombé éperdument amoureux et qui songe à renoncer à la prêtrise… Proche de la méditation, ce très beau livre est une réflexion grave et prenante sur la vocation, le doute, le sens de la vie, l’éternel problème du mal et de la souffrance. Mais il met surtout l’accent sur l’amour – Eros et Agapè – amour humain et amour divin, le renoncement, le don de soi. Pourquoi ? L’interrogation lancinante revient en boucle tout au long de ce texte aux accents poétiques et initiatiques. En toile de fond l’histoire tragique de la Corée, l’exode du Nord vers le Sud, vécus et racontés par les vieux moines, témoins des tortures et des drames de la guerre civile. Très connue en Corée, auteur de plusieurs romans, Ji-young Gong (Nos jours heureux, NB septembre 2014) fait partie de la nouvelle vague sud-coréenne qui a révolutionné la littérature dans les années 1990. Féministe, elle est également très engagée en faveur des travailleurs, des exclus, des handicapés. (B.V. et M.-N.P.)
L’échelle de Jacob
GONG Ji-young