Fille du grand Gustave-Adolphe, Christine de Suède devint reine à six ans en 1632. Elle défraya la chronique en abdiquant à vingt-deux ans pour se convertir au catholicisme, sans pour autant renoncer à tout rôle politique. Établie à Rome, tour à tour courtisée et reniée par la papauté en fonction de ses prises de position, elle ne cessa de comploter, côtoyant les grands de l’époque tels Louis XIV ou Philippe IV d’Espagne. Grande amatrice d’art elle amassa une fabuleuse collection d’oeuvres des plus grands artistes de l’époque.
Écrit essentiellement sous forme d’autobiographie fictive, ce gros roman est vivant et agréable à lire bien qu’un peu long. Il en ressort le portrait contrasté d’une femme se sachant laide, mais assoiffée d’amour physique et flouée par des amants opportunistes. Et surtout d’une femme curieuse de tout, éprise de liberté, avide de pouvoir, cruelle, fantasque mais tolérante sur le plan religieux. Le livre suscite la classique réserve liée au genre : comment démêler le vrai du faux ? Autant qu’on puisse en juger en l’absence de toute note ou bibliographie, la trame historique est respectée dans ses grandes lignes et ce riche contexte de l’Europe du XVIIe, bien que survolé, participe de l’intérêt du livre.