Prenant le large après un chagrin amoureux, il est recruté comme professeur de français et d’espagnol dans une école de Maracaibo au Venezuela. Au cours de l’année scolaire il connaît toutes sortes de déconvenues : avec ses élèves, leurs parents et le directeur ; dans la vie courante avec ses voisins de palier, les relations de bar, les femmes. Tout cela dans la fournaise d’une ville tropicale que canettes de bière, verres de rhum et cocktails successifs ne réussissent pas à rafraîchir. Rien ne l’incite à rempiler pour une deuxième année. Dans de trop courts chapitres qui cassent le récit de la vie “trépidante” d’un expatrié, Daniel Fohr (Prière de laisser ses armes à la réception, NB octobre 2010) peine à trouver du souffle. Cependant l’ambiance de la ville, la moiteur permanente, la maigre végétation, la toute-puissance du pétrole sont évoqués et parfois rendus avec réalisme. En revanche, les différents personnages, à commencer par le président de la République (que vient-il donc faire dans ce récit ?), les nombreuses femmes et beaucoup d’autres sont caricaturés et peu crédibles. Un style affligeant et franchouillard, parsemé de références cinématographiques et de formules vulgaires, qu’aucun éclair de génie ne traverse.
L’éclair silencieux du Catatumbo
FOHR Daniel