L’éclaircie

SOLLERS Philippe

Le décès de la soeur du narrateur provoque l’affleurement d’images d’enfance – un jardin, une cabane, la complicité fraternelle – qui se mêlent à des souvenirs de personnages croisés plus tard et à des réflexions sur la vie, l’art. L’auteur invite à une promenade informelle dans le Bordelais et dans le Quartier latin, à travers la littérature – Stendhal, Casanova, Baudelaire – en faisant de nombreuses haltes en compagnie de Manet et de Picasso, dont les tableaux sont des « romans ». L’actualité fait aussi partie de cette conversation, très “dîner en ville”, sur des sujets abondamment traités dans les magazines. Succession de courts paragraphes éclectiques dont un des liens est la soeur tant aimée : son visage reparaît sous les traits de la maîtresse, son regard dans celui d’un modèle de Manet. Éloge – toujours ! – de la femme : femme-soeur, amie, amante, muse, modèle, qui entraîne dans une ronde intellectuelle et artistique où le politiquement correct est débouté, le bon goût toujours de mise. Dans un style pur, classique, Sollers sait, avec grâce et légèreté, parler de ce qu’il aime.