Il Professore Sollers a quitté les Zattere pour l’île de Ré où il rédige un codicille à Médium (NB février 2014), complétant ainsi son catalogue désabusé des folies de l’époque et son observation ironique des nouvelles générations. Le “romancier” paradoxal ne s’encombre pas de la moindre trame narrative et laisse dériver ses pensées d’un thème à l’autre, mêlant fantasmes intimes et critique socioculturelle à un florilège de ses admirations de grand lecteur-penseur : Joyce, Proust, Heidegger, Céline, Spinoza, Sade, entre autres. Sollers a la dent dure envers les jeunes femmes modernes : des « Fanny », pressées, connectées, écervelées. Il les oppose à son idéal féminin, Manon, grande libertine présentée sous les traits d’une soeur très aimée. Le thème principal du mystère, mystère de la foi, du plaisir, de la vie, apparaît et disparaît, se transforme au gré d’un vagabondage érudit quelque peu déconcertant. Les amateurs de formules fulgurantes, aphorismes élégants, quiz littéraires, se régaleront de ces leçons, immodestes et confusément factices.
L’École du mystère
SOLLERS Philippe