L’école est fermée, vive la révolution !

ANGELI May

Un printemps pas tout à fait comme les autres : l’école est fermée et les enfants désoeuvrés jouent sur la plage, étonnamment libres, entre le village et l’île, en point de mire au milieu de la baie. Quelque chose a changé : la télé à fond dans le café, les poubelles pas ramassées, les barrages sur la route et le président qu’on nomme désormais dictateur…  Et si, profitant de ces vacances inopinées, il allait tout seul voir cette île de près ? 

Le prisme du regard d’un enfant pour raconter par petites touches la révolution tunisienne et les menus changements qu’elle impose temporairement dans le quotidien. Pas de mise en scène de la violence des événements ; la dernière phrase seule affirme fièrement leur dimension historique : « demain, pour la première fois, on votera ». Le bruit de la victoire arrive adouci dans ce récit impressionniste. De superbes images en xylogravure, dans des tons doux, rendent compte de la douceur de vivre de ce pays et, si les dernières pages sont plus sombres, c’est moins en référence à l’Histoire qu’au sauvetage du Robinson improvisé. (C.B.)