Lorsque, Marie Delmas, jeune institutrice orpheline née en Algérie, y retourne en mars 1945 pour prendre son premier poste à Sétif, elle est bien loin d’imaginer les événements qui resteront attachés au nom de cette ville. Appréciant l’hospitalité algérienne, elle ne peut pourtant manquer de percevoir les tensions entre communautés. Son programme de scolarisation des enfants indigènes se heurte à la mauvaise volonté des parents pieds noirs. Les indépendantistes s’arment et bientôt l’annonce de l’arrestation de Messali Hadj excite les passions. La révolte se prépare, la répression sera violente, mais pendant ce temps, les idylles continuent à se nouer et les conflits familiaux ordinaires se développent.
Loin d’occulter la dureté des faits, le volet romanesque permet d’imaginer l’ambiance d’une époque où troubles et légèreté peuvent cohabiter dans un monde qui semble avoir perdu ses repères. Précise et fraîche, l’image détaille situations et décors et anime des personnages vivant les évolutions de conscience qui conduiront à un drame inéluctable. Le scénario, multipliant les anecdotes, dépeint sans concession et sans a priori ce climat pré-révolutionnaire.