La première des nouvelles de ce recueil explore les combats intimes de l’écrivain et les paradoxes liés à sa condition : l’espoir de reconnaissance et le refus des compromis, les doutes, le désir d’absolue solitude conjugué à l’envie récurrente de s’intégrer dans la société « normale ». D’autres portraits jalonnent ces récits puisés dans la vie quotidienne : celui d’un jeune homme mondain qui aspire à l’ivresse pour éprouver l’état second des lendemains d’alcool ou celui de cette femme à la vie si bien réglée qu’elle brise une amitié par ses principes rigoristes. Les liens que l’on croit indéfectibles s’altèrent et finissent par tourner à la haine.
Comme l’avait déjà démontré Laure Fardoulis dans Le peuple des parasols (NB avril 2003), paysages de rêve et campagnes attrayantes n’empêchent ni les difficultés relationnelles ni les amères désillusions. Un humour acerbe imprègne la plupart de ces nouvelles, mais l’auteur ne s’est pas départie de sa froideur et le style savant tient un peu le lecteur à distance malgré une belle écriture.