Le marché d’Abuja, capitale du Nigéria, juste après l’explosion d’une bombe, au milieu des fumées, des débris et du sang : Ona consigne sur son carnet un rapport confidentiel, précis, méticuleux pour son « n plus un ». Agent de l’ONU, elle a pour mission de former la police locale aux méthodes d’investigation scientifique. Parmi les corps déchiquetés, elle trouve une tête, celle de son chauffeur. À proximité, un corps de jeune fille sans tête avec une ceinture d’explosifs… Serait-ce la fille du chauffeur ? Acteur, scénariste et écrivain, Boris Le Roy (Au moindre geste, NB juin 2012) a vécu au Nigéria ; il connaît bien ce pays corrompu, en proie aux mouvances terroristes. S’il décrit avec tant de minutie la scène d’attentat, y compris dans ses détails les plus horribles, c’est pour bien faire comprendre le travail des enquêteurs scientifiques : relever des indices, les analyser et soulever des hypothèses, sans prendre le risque de conclure. Le suspense est ainsi bien organisé autour du chauffeur et de sa fille, qui semblent au coeur de cet épouvantable carnage. On doit cependant déplorer les phrases interminables, avec de trop nombreuses incidentes. Ce style haché, haletant et rapide, traduit bien l’urgence, l’incertitude et l’angoisse, mais rend la lecture fastidieuse. (V.A. et A.-M.G.)
L’éducation occidentale
LE ROY Boris