Deux années, 2000-2001, d’un « journal romanesque » quasi-quotidien écrit par un certain Oscar Dufresne derrière qui se cache (?) l’auteur. Les thèmes sont limités : le sexe, omniprésent, cru, vulgaire, la boisson qui coule à flot, la drogue sous ses formes les plus élaborées. Les personnages composent la Jet-set sur laquelle Beigbeder est intarissable de calembours, parfois cruels, souvent complices, d’anecdotes de drôlerie très inégale. Le cadre dépeint les boîtes dont le journal est un répertoire énumérant les plus branchées, les plus permissives, les lieux où se déroule la vacuité des fêtes lancées où il convient d’être vu. Une écriture facile, des remarques parfois fantaisistes, une connaissance apparemment approfondie du milieu décrit, deux chagrins d’amour taraudant une vie monolithique font déplorer que cette gazette soit le fruit d’un hédoniste, égoïste, obsédé sexuel, souvenirs lancinants d’une répétitivité avilissante.
L’égoïste romantique.
BEIGBEDER Frédéric