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Fille de harki, Leïla témoigne des souffrances endurées par elle-même et sa famille enfermées de 1962 à 1975 dans un camp du sud de la France isolé dans la campagne, ceint de barbelés. Les baraques sont sans confort, on en verrouille les portes et éteint les lumières la nuit. C’est un régime pénitentiaire qu’accorde la France à ces Algériens qui la servirent et se voulaient français. L’administration corrompue et méprisante les considère comme de grands enfants analphabètes dont elle entend faire des “Français civilisés”, les paysans alentour les font travailler pour trois fois rien. Appliquée, brillante, la jeune fille de dix-sept ans ne renonce jamais, aidée en cela par une fermière proche du camp, et son neveu un peu amoureux d’elle. Un jour, sa famille quitte le camp. La liberté enfin, mais reste le combat pour la dignité !
Journaliste, auteur de Mon père ce harki, Dalila Kerchouche restitue par un court, simple et poignant roman, à l’évidence très autobiographique, la tragédie vécue par les harkis d’Algérie. Elle entend ainsi continuer sa lutte pour pouvoir porter fièrement le titre de fille de harki.