L’homme est solitaire. À l’usine, la paye est correcte. Grand-père Lou lui a appris la forêt où il faut savoir se perdre, et surtout la chasse : « traquer dans les feuilles, suivre la route du bois, débusquer la bête ». Il chasse le samedi avec les copains. Ce jour-là, le soleil commence à poindre, la forêt est tendre. Soudain une odeur forte, celle du cadavre d’un homme mort depuis longtemps. De retour chez lui, il trouve une femme, Eva, qui, revolver au poing, le somme de l’héberger. Étrange femme venue d’ailleurs. Tous deux vont partir chercher qui était l’homme qui s’est laissé mourir.
La nature, la forêt, la chasse, la mort sont au coeur de cet étrange premier roman d’une jeune auteure suisse. L’embrasure est une interrogation dans « une musique de mots envoûtante » sur les morts qu’on ne finit pas d’enterrer. C’est aussi le commencement d’une histoire d’amour simple, un apprivoisement. Si le récit hésite parfois, l’écriture, qui a un goût de terre, est inventive, colorée, abrupte et sensuelle, impénétrable aussi, à l’image de la forêt et de la curieuse rencontre de ces deux êtres.