Après un essai de théorisation de l’impérialisme, avec le concours d’Hobson, Marx et Lénine, l’auteur analyse les rapports entre impérialisme, révolution industrielle et capitalisme libéral et situe le moment fondamental du développement impérial entre 1880 et 1914. Entre les deux guerres mondiales, prend naissance un courant anti-impérialiste, notamment dans le domaine colonial, qui aboutira, après 1945, à la décolonisation des possessions françaises, britanniques, portugaises… avec l’appui des États-Unis. S’articule, ensuite, la « Guerre froide » et les efforts de l’Occident et du bloc soviétique pour se rallier le Tiers Monde et être présents au Moyen-Orient. Aujourd’hui, après la disparition de l’URSS, l’hyperpuissance américaine ne peut faire abstraction ni de l’Inde, ni de la Chine. Survol de la question impériale depuis les Romains et les Grecs jusqu’aux Américains du temps présent, cette réflexion planétaire d’un professeur au Collège de France, n’est pas facile à assimiler. Certes, elle est riche d’idées et d’érudition, mais ce fourmillement désarçonne. Certes, les références historiques illustrent parfois les développements abstraits. Mais, en tout état de cause, à l’instar de La question de Palestine (N.B. juillet 2002), cette réflexion argumentée s’adresse à un public averti.
M.V.