L’Encrier de madame de Sévigné

LECOMPTE Barbara

Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné par son mariage, est bientôt veuve. Les prétendants ne manquent pas, mais le grand amour de cette jolie femme courtisée est sa fille Françoise. Son union en 1671 avec le comte de Grignan éloigne en Provence l’enfant préférée à son frère Charles. Pour supporter l’absence, sa mère lui écrit plusieurs fois par semaine. Les réponses espérées réjouissent « la maman mignonne » un peu étouffante. Vingt-cinq années durant, si son humeur est changeante, son ton reste le même, primesautier, échevelé, « décorseté », époustouflant de liberté et de vivacité.

 

 L’auteur (Marquise au portrait, NB octobre 2014) se plaît à imaginer la main courant sur le papier, appuyée sur l’abattant du bureau chinois en laque noir, conservé au musée Carnavalet, avec un encrier en tôle peinte provenant du manoir des Rochers en Bretagne. Ces deux lieux furent des résidences de la belle marquise, ainsi que le château de Grignan où elle fit de longs séjours chez sa fille et où elle mourut en 1696. L’écriture élégante, légère et enjouée, donne à cette promenade une tournure plaisante et instructive. Le charme de la dame continue d’agir. (M.-A.B. et D.C.)