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Gertrude, la poupée de bois, a bien souvent été maltraitée par la petite fille à laquelle elle appartenait. Elle se révolte, s’enfuit et rencontre un vieux marchand qui lui propose de changer de rôle : elle peut avoir un enfant. Elle prend possession d’une jolie petite fille à laquelle elle fait subir les sévices qu’elle a endurés : elle lui arrache ses vêtements, lui coupe les cheveux, l’oublie dans son bain…
Au cours d’une fête où tous ses amis jouets sont invités et viennent avec leur enfant, la petite fille de Gertrude est attaquée par un lion. La « poupée-mère » s’éveille à un sentiment nouveau : pour la première fois elle ne se sent plus « de bois ».
Ce conte fantastique est aussi une leçon d’émancipation. Le texte de Richard Hugues, publié chez Harlin Quist en 1974 et illustré par Nicole Claveloux (LJA, novembre 1975), a subi une relecture qui en a légèrement modifié la forme en gardant la force du texte initial. L’illustration de Tina Mercié interprète brillamment ce que l’on peut saisir de l’imaginaire enfantin et de sa proximité avec le fantastique, dans un registre qui autorise toutes les interprétations des relations mère/fille.