Nadia n’a pas connu son père. Il est mort à vingt ans dans le braquage d’une banque avec trois jeunes complices plus idéalistes que terroristes. Élevée dans le secret de ses origines, la jeune fille entame de brillantes études universitaires jusqu’au jour de ses dix-huit ans où sa mère lui révèle la vérité. Commence alors pour Nadia la quête de ce père dont elle veut coûte que coûte retrouver les traces dans un parcours aux belles rencontres inattendues.
Michel Serfati (Finir la guerre, HdN avril 2015) choisit ici d’aborder le thème classique de la recherche des origines à travers l’image idéalisée par l’adolescente du père au destin romanesque, mort et passionnément aimé par deux femmes. Beaucoup de bons sentiments gomment la violence de l’acte initial, finalement peu évoqué. Les personnages sont uniformément bienveillants dans une lointaine équipée, bercés au son du « hang » où apaisés, dans une prison de femmes, par la découverte de la littérature. Même s’il n’y a pas de grande originalité dans l’intrigue assez convenue, peu de surprises – sauf le dénouement, en miroir dans sa brutalité avec la scène fondatrice – l’écriture soignée rend la lecture de l’ensemble aisée et agréable. (M.M. et L.D.)