AprĂšs Mourir de penser (NB novembre 2014), ce dixiĂšme tome de Dernier royaume plonge dans la construction des codes esthĂ©tiques et moraux. Revenant sur les archaĂŻsmes de lâhumanitĂ©, Pascal Quignard Ă©voque le vrai (lâordre, la structure, la rationalitĂ©) qui coupe, juge, enferme, et le faux (le dĂ©sordre, la relativitĂ©, lâimaginĂ©, la nĂ©gation) qui ouvre, mais aussi le rĂ©el et lâapparence, le cultuel et le culturel, lâintĂ©rioritĂ© et lâextĂ©rioritĂ©, la fĂ©condation, la sĂ©paration et la sublimation. Il dĂ©roule son Ă©rudition dans une rĂ©flexion, pour le moins ardue, sur la crĂ©ation artistique â peinture et Ă©criture â quâil illustre de racines Ă©tymologiques, de mythes fondateurs, de textes religieux ou philosophiques, Ă©voquant le peintre Jean Rustin, PĂ©trarque, des saints illustres et dâautres personnages plus ou moins cĂ©lĂšbres. Sans se soucier de mĂ©nager le lecteur, sa pensĂ©e va et vient dans un systĂšme de mĂ©andres elliptiques et verbeux qui ne facilitent guĂšre la progression. Mais quelle satisfaction quand on arrive Ă tirer un fil ! (D.D. et P.S.)
L’enfant d’Ingolstadt (Dernier royaume ; X)
QUIGNARD Pascal