Le roman d’Henri Bosco publié en 1945 exalte les rêves d’aventure de l’enfance. Pascalet vit dans une grande métairie dans le Sud, seul entre ses parents, un peu rigoristes, et une tante silencieuse. Parfois passe Bargabot, un homme impressionnant qui fait souffler un vent de liberté auquel l’adolescent est sensible. Il profite d’une absence de ses parents pour s’échapper vers les bois interdits, et la rivière qui le fascine. Une barque semble l’y attendre… L’interprétation en BD de ce roman classique de l’après-guerre fait paradoxalement très peu appel au texte d’origine, ne reprenant que l’essentiel des descriptions et dialogues. Toute l’atmosphère du livre passe par les superbes images en peinture directe, les variations habiles d’angles de vue et de composition des pages. Elles mettent en valeur le mystère des lieux interdits et le décor de la rivière qui fascine l’enfant. La pénombre de la maison et la silhouette inquiétante de l’homme aux poissons, les paysages méridionaux écrasés de soleil ou la profondeur nocturne des sous-bois font écho aux nombreuses scènes traitées de manière presque fantastique, comme une impression de rêve éveillé. Une belle mise en valeur d’une oeuvre patrimoniale imprégnée du charme un peu désuet des romans ruraux du début du XXe siècle, revisitée d’un pinceau moderne. (M.T.)
L’enfant et la rivière
COSTE Xavier