BĂ©nĂ©dicte, interne en mĂ©decine, et Guillaume sont heureux avec leur fillette de deux ans. Quand la jeune femme tombe enceinte, elle tarde Ă sâen assurer par dĂ©ni, voire par inadvertance et Ă faire analyses et Ă©chographie. Mais elle a contractĂ© trĂšs tĂŽt virus et bactĂ©rie fort dangereux pour le foetus. Commence une pĂ©riode dâintense angoisse devant les risques de malformation. EffondrĂ©e, BĂ©nĂ©dicte se rĂ©sout Ă lâintervention dont elle ne se remettra jamais. Douleur, silence, solitude et honte lâassaillent et son mĂ©nage est en crise. PrĂ©sentĂ© comme une histoire anonyme â noms et lieux changĂ©s â, reprise par une journaliste voulant aider ceux qui ont vĂ©cu des circonstances aussi douloureuses, le rĂ©cit frappe fort. La romanciĂšre souligne le drame mais aussi lâinsuffisance de lâaccompagnement psychologique par le corps mĂ©dical, comme si lâhĂ©roĂŻne Ă©tait responsable de ce qui lui arrive. Or, mĂȘme un futur mĂ©decin peut ĂȘtre dĂ©muni et la blessure dâun avortement thĂ©rapeutique est profonde. La tension est attĂ©nuĂ©e par des digressions sociopolitiques. Un tĂ©moignage sobre, analysant finement le rapport au corps, Ă la mort et Ă la maternitĂ©. (S.La. et M.-A.B.)
L’enfant sans visage
RĂVAH Anne