L’enfer de church street

HINKSON Jake

AprĂšs avoir tabassĂ© son contremaĂźtre, Paul arrĂȘte un vĂ©hicule et contraint son conducteur obĂšse Ă  l’emmener. Mais l’homme a des nerfs solides et une histoire Ă  raconter. Il propose au braqueur un marchĂ© : de l’argent contre quelques heures d’une Ă©coute attentive jusqu’en Arkansas. C’est le rĂ©cit d’une enfance tragique et d’un salut glorieux dans l’Église oĂč un jeune tocard dĂ©couvre enfin qu’il peut ĂȘtre populaire. Le pasteur lui dit que Dieu l’aime, il n’en croit rien, mais fait si bien semblant qu’il devient aumĂŽnier. Jake Hinkson, qui signe ici son premier roman, est scĂ©nariste, fils de prĂ©dicateur baptiste et le personnage qu’il crĂ©e mĂ©rite que l’on s’y intĂ©resse. Dans ce roman noir des plus classiques, il est question de bien et de mal et de la frontiĂšre si facile Ă  franchir qui les sĂ©pare. Aucun manichĂ©isme, aucune haine, juste la simple rĂ©sultante d’un enchaĂźnement irrĂ©versible. Le rĂ©cit est habile, parfois irrĂ©vĂ©rencieux et prĂȘte Ă  sourire en Ă©gratignant l’image de l’amour presbytĂ©ral. Au terme de cette longue confession oĂč le bourreau devenu victime de sa propre vie cherche sa rĂ©demption, l’injustice ne triomphe pas totalement, mais la morale n’est pas sauve non plus
 Une belle surprise. (Maje et A.Le.)