AnnĂ©es cinquante. Rong Jinzhen possĂšde des dons mathĂ©matiques extraordinaires. Capable de rĂ©soudre les problĂšmes les plus ardus selon ses propres mĂ©thodes, autour de lui est fondĂ©e une acadĂ©mie scientifique, origine de lâUniversitĂ© N, oĂč Ă©tudient les plus grands cerveaux. Les spĂ©cialistes sont passionnĂ©s par sa personnalitĂ© pourtant mutique. Abandonnant son domaine favori, lâĂ©tude de lâintelligence artificielle, il est nommĂ© dans un organisme secret, lâUnitĂ© 701, oĂč il sâinvestit dans la cryptographie, Ă©tudiant les messages secrets des nations rivales, tels le redoutable code PurpleâŠÂ MalgrĂ© un incontestable suspense, un lourd parfum dâespionnage, une authentique violence psychologique, Jia Mai, dĂ©tenteur du prix Mao Dun, le « Goncourt chinois », n’a pas Ă©crit Ă proprement parler un thriller. Il bĂątit en cinq parties une singuliĂšre enquĂȘte biographique romancĂ©e, nourrie des interviews de multiples tĂ©moins. Avec lui on pĂ©nĂštre le monde Ă©tanche de la cryptographie chinoise des annĂ©es soixante oĂč se croisent des individus insolites, touchants ou troublants. On observe la mainmise croissante de la technologie sur le monde. LâĂ©criture est Ă©lĂ©gante, mais on se perd un peu dans la complexitĂ© de lâintrigue. La conclusion revisite la frontiĂšre poreuse entre le gĂ©nie et la folie dans une annexe au style trĂšs original. (M.Ba. et C.R.P.)
L’enfer des codes
JIA Mai