En lettres blanches sur le noir dela premiĂšre page : câest la guerre. Poursuivant la lecture lâoeil dĂ©couvre deux soldats ennemis cachĂ©s dans leurs trous. Cette introduction prĂ©cĂšde la page de titre « Lâennemi »â imprimĂ©e sur fond rouge, symbole de mort/vie et du pouvoir, quel quâil soit. Solitude, coup de fusil, riposte, repas, tout est semblable, dans ce conflit. Les fonds blancs et ombres lĂ©gĂšres marquent lâintemporalitĂ© de lâhistoire ; mais, le soldat de la page de gauche a lu dans son manuel que lâindividu de la page de droite Ă©tait un monstre sanguinaire tuant femmes et enfants: le conflit est de sa faute, «sâil Ă©tait un homme il cesserait la guerre et moi je ne tirerais pas.» Lâennui est dĂ©vorant, le soldat de gauche tente une sortie, bien camouflĂ© jusquâĂ lâautre abri. Vide, celui-ci contient le paquetage classique, des photos de famille, un manuel du militaire identique, mais cette fois lâignoble ennemi Ă abattre a son visageâŠÂ Le livre stigmatise une hiĂ©rarchie mĂ©prisante, la cruautĂ© des conflits qui tuent des hommes. Un plaidoyer fort en faveur dâAmnesty International.
L’ennemi
CALI Davide, BLOCH Serge