L’Enquêteur est dépêché par son Chef de Service pour tenter d’expliquer la vague de suicides qui déferle dans l’Entreprise. Dès son arrivée dans cette ville qu’il ne connaît pas, les événements les plus désagréables s’enchaînent : pas de taxi, un temps exécrable, entrée de l’Entreprise quasi impossible à trouver dont il est refoulé en raison de l’heure tardive. Il tourne en rond dans des rues désertes, désespéré et transi, à la recherche d’un hôtel. « L’Hôtel de l’Espérance » lui offre un havre très relatif…
Dès les premières lignes règne une atmosphère d’une étrangeté hostile que les événements et les rencontres confirment inexorablement. Une logique déconcertante gouverne la ville sous l’emprise de la firme tentaculaire. Les réactions des personnages sont imprévisibles. La construction narrative riche en surprises maintient la curiosité en éveil, tandis que l’écriture joueuse et gourmande de Philippe Claudel, habile conteur (Le rapport de Brodeck, NB novembre 2007), joint l’efficace à l’inattendu. Est-ce un cauchemar, une métaphore sur l’absurdité de la vie, une dénonciation de la violence du monde actuel, une farce sur la création littéraire, une vision originale de la vie post-mortem ? Ce roman angoissant, intrigant et captivant laisse le choix des interprétations.