Cinq nouvelles révèlent la morne solitude à deux, le frêle instant de la déchirure, le point crucial de la scission dans l’essoufflement des jours. Venue au concert avec son mari, elle s’enflamme soudain pour un inconnu aperçu à l’entracte : brève rencontre, mais rien ne sera plus comme avant. Une femme prend de jeunes étrangères en pension, constate les curieuses façons de son fils marié à leur égard et pourtant ne peut se résoudre à rester seule face à son mari. Une jeune femme, en réponse à un mouvement d’humeur, prononce une phrase vive, dure, méchante qu’elle regrette lorsque l’homme part et ne rentre pas, l’amour renaît alors dans l’inquiétude et les remords. Le couple est le terrain d’investigation privilégié d’Hélène Lenoir (Le répit, NB mai 2003) qui, en fine psychologue, analyse le besoin de rompre avec la monotonie, la fulgurance des désirs, la peur de l’abandon. Elle dit tout de la lassitude des couples, de leurs lâchetés, de leurs dérives, avec élégance et sobriété.
L’entracte.
LENOIR Hélène