Un pays musulman, l’Oasis. Une jeune fille de 17 ans, Frenenqer, y mène, sous la férule d’un père maladivement autoritaire, l’existence monotone et étouffante d’une jeune expatriée. Entre maison et lycée, rien ne se passe jusqu’à cette rencontre dans le souk : un chat galeux que la jeune fille ramène chez elle ! Un chat bien étrange…
Rinsai Rossetti écrit à 17 ans une étonnante histoire. Celle d’une éducation sentimentale : Sangris, le garçon-chat, tout droit venu du fantastique, éveille Frenenqer à l’amour, en des scènes de pudique marivaudage vite répétitives. Plus intéressante est la peinture des personnages : la romancière dénonce l’enfermement mental dont est victime son héroïne qui se plie aux volontés de son père jusqu’à faire siens ses interdits, les justifiant par sa docilité. L’idée n’est pas neuve, la tentation d’y voir une image de la condition féminine en pays musulman est une facilité. Mais l’analyse des inhibitions de la jeune fille est finement menée. Le périple sentimental y gagne en épaisseur et devient un voyage initiatique dont on aurait aimé qu’il soit plus varié.