Gisèle, une fillette disgracieuse, un peu grosse, fascine deux enfants, Guillemette et Romain, camarades d’école : elle représente à leurs yeux la liberté et l’interdit. Après les années de primaire, vient l’âge du lycée et des premiers émois, partagés avec la plantureuse Gisèle. Bien plus tard, dans leur maison, Romain et Guillemette, à l’hiver de leur vie, se souviennent de Gisèle, dont une statue orne la cave, immortalisant sa mémoire. En quelques pages l’auteur donne à son premier roman un ton décalé. Elle aborde les thèmes de l’enfance, des années d’école en banlieue parisienne et des amours un peu compliquées, avec une plume originale et très poétique. Construit en flash-back – les personnages devenus vieux se souviennent –, ce court roman est pourtant un peu dérangeant, tant par la forme que par le fond. Il dévoile la présence du désir chez des enfants, la force de l’obsession d’un corps ; il effleure des mystères sans donner de réponse. Une sensualité trouble sourd de ce texte, mi-poème, mi-roman. Étrange.
L’envoleuse
ACCORDS Laure des