Il n’est guère recommandable, le héros de ce court roman ! List se révèle même machiavélique. Il habite près d’un virage dangereux, une Volkswagen vient de terminer sa course dans le ravin, les trois occupants – un couple et une fillette – sont tués. List se précipite, sac au dos, pour récupérer ce qu’il trouve dans la voiture : jouets d’enfant, chaussures, porte-carte… Il pille. Et lorsque le père de l’accidenté vient d’Allemagne en quête de souvenirs, il se montre diabolique. Pour une photo, l’Allemand offre des fortunes et même sa gratitude. List s’enrichit, ouvre un garage, se marie. Mais il ne l’emportera pas au paradis…
Le récit linéaire de ce “fait divers” est très bien mené, dans un style plein de vivacité. Le lecteur participe au déroulement des événements, aux sentiments des protagonistes : douleur, remords, espoir de l’un, âpreté de l’autre, apparente insignifiance de la jolie Fabiola. Faut-il s’en plaindre ? Il y a une morale, les méchants sont floués ! Pris au piège (NB février 2005) soulignait déjà la complexité des relations humaines.