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Leporello est le valet de don Juan – don Giovanni chez Mozart – il a ici la parole et raconte sa vie avec son maître, de son embauche à l’âge de quinze ans jusqu’à la mort de son patron quatorze ans après, sous le couteau des spadassins du Commandeur. Que d’aventures à la suite du célèbre séducteur sans cesse en mouvement d’une capitale européenne à l’autre !… Le valet a une certaine rondeur, de la sagesse populaire ; il observe, décrit, analyse. On croise le prince de Ligne, Casanova ; c’est une image d’un certain XVIIIe siècle, tout de plaisirs, sans aspirations spirituelles. Le narrateur se moque du commandeur, solennel imbécile, et ne souffre pas exagérément de la mort de son maître dont il décrit avec la science d’un entomologiste les mécanismes intérieurs. Mais ici, c’est plutôt Jean Dutourd, fin et pétri de culture, que Leporello qui s’exprime, bien que ce dernier, curieux et gourmand, soit solidement campé.