Désespéré après le suicide incompréhensible de sa femme, Kurt accepte de partir sur le voilier de son ami Hans en mission humanitaire aux Comores. Enlevés par des pirates au large des côtes somaliennes, ils sont enfermés avec un otage français, traînés jusqu’au Soudan et considérés comme de la vulgaire marchandise. Ils ne partagent pas la même vision de l’Afrique que le Français qui, malgré tout, conserve sa passion pour ce continent. Les geôliers sans foi ni loi abusent de leur force et exacerbent l’absurdité d’une situation qui fait outrage au bon sens.
Prolongeant la trilogie du Grand Malentendu et L’Olympe des Infortunes (NB mars 2010), Yasmina Khadra continue d’autopsier la condition humaine. Les dialogues semblent un peu artificiels, les monologues, tantôt emphatiques tantôt familiers, cherchent à brouiller des idées par trop manichéennes sur l’Afrique dont l’auteur dessine un portrait contrasté entre horreur et candeur, désastre et conte de fées.