Victime d’un AVC, Alfonse, le narrateur, perd l’usage de son corps. Impotent, ne s’exprimant que par des grognements, il voit et entend tout… Ses proches vont alors lui révéler leur vraie nature : les copains maladroits, son épouse, qui l’écrase d’une tendresse dégoulinante avant de disparaître, son frère au cynisme effrayant. Seule Annabelle, la compagne de celui-ci, le comprend et l’accompagne, en empathie avec sa souffrance. Il revit son existence d’hier, vit son présent, mais peut-il imaginer un futur ? Chloé Schmitt a vingt et un ans. Elle n’a pas choisi la facilité pour son premier roman en voulant exprimer les pensées d’un aphasique tétraplégique confronté à son nouvel état, dont les observations amères et sordides sur les acteurs d’un passé haï ou regretté et d’un avenir sans espérance laissent mal à l’aise. Le style souvent argotique, heurté et incisif, est émaillé de quelques trouvailles de langage et de formules heureuses. Il traduit bien le désarroi du héros. Un talent certain qui gagnera à être affiné par l’expérience.
Les affreux
SCHMITT Chloé