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Depuis la participation des tirailleurs sénégalais à la première guerre mondiale, l’émigration africaine vers la France a subi des mutations profondes. Jusqu’en 1940, elle concerne essentiellement des étudiants, intellectuels et hommes politiques. C’est à cette époque qu’apparaît une prise de conscience de la négritude et un besoin de reconnaissance. Pendant longtemps, deux ethnies, Soninkés et Toucouleurs, constitueront l’essentiel des Noirs africains en métropole. Puis l’émigration ne cessera d’augmenter, d’autant plus que l’industrie française demande une main-d’oeuvre importante et peu qualifiée, et sera amplifiée par le regroupement familial. Si certains émigrés, dont des femmes, ont bien réussi, la grande majorité vit dans des conditions précaires. Les plus engagés créent des associations et publications pour défendre leurs droits.
Les très nombreux témoignages et la diversité des personnalités citées révèlent une complexité et une richesse des cultures de la population noire africaine en France bien éloignées des clichés habituels. Mais comme dans le précédent ouvrage de Marc Tardieu sur Les Bretons à Paris (N.B. mai 2003), la multitude des sujets traités et des données aboutit à un ensemble un peu touffu.