1991. Professeur dâhistoire de lâart Ă Alger, le narrateur erre dans sa ville devenue mĂ©connaissable. LâAlgĂ©rie est Ă feu et Ă sang, soumise Ă une implacable rĂ©pression et comme vouĂ©e Ă un dĂ©litement programmĂ© par les « Inquisiteurs ». L’homme a tout perdu. Son aimĂ©e vient de mourir. Promise Ă la danse, elle vivait en sursis depuis les Ă©meutes dâoctobre 1988 avec une balle logĂ©e dans la tĂȘte. Tout dĂ©placement du petit projectile pouvait ĂȘtre fatal et il fallait choisir entre le repos et les ballerines, la mort douce ou la vie ardente.
Â
Ă travers lâamour de ces deux ĂȘtres rebelles et passionnĂ©s dâart, Waciny Laredj Ă©crit un chant tragique pour son pays dont il regrette la splendeur passĂ©e. La barbarie, la corruption, la guerre insidieuse menĂ©e par lâislam contre la culture, y sont dĂ©noncĂ©es dans une magnifique mĂ©lopĂ©e qui, Ă lâinverse de Les Balcons de la mer du Nord (NB aoĂ»t-septembre 2003), reste dĂ©nuĂ©e dâespoir.