Sur son lit d’hôpital, interrogée par deux policiers, Lucie raconte ce qu’elle n’a pu dire à ses parents, lève peu à peu le mystère sur sa chute, entièrement nue, du balcon de son appartement. Cette adolescente de dix-sept ans, enfant adoptée, choyée, est une jeune fille rêveuse et solitaire passionnée par la danse. Cette année, c’est elle qui a été choisie par les professeurs du conservatoire de Lyon pour le rôle principal du ballet : La Sylphide. Émue et fière, en symbiose avec son héroïne, elle retourne à l’appartement qu’elle partage avec sa cousine quand, sous la douche, elle remarque une chose étrange : des ailes ont poussé dans son dos.
Après un prologue intriguant, ce récit, tout en laissant une large place à la danse classique, bascule dans le fantastique avec la rencontre des sylphides de la forêt. On découvre, caché derrière le conte féerique, une grande violence. On ne peut qu’être touché par le désarroi de l’adolescente qui pour échapper à l’horreur transpose la réalité dans un autre monde ; le prédateur endosse ainsi le costume du terrifiant salamandre. Ce roman subtil et émouvant laisserait un goût amer si l’épilogue et la présence rassurante de l’amoureux Théo ne faisaient place à l’optimisme.