Le titre jouant sur le double sens du mot « aimant » annonce à merveille cette histoire d’amour d’un couple magnétique soumis aux lois de l’attraction ; ainsi le narrateur s’adresse-t-il à Ava, une femme aimée autrefois, jamais oubliée, maintenant disparue, la femme de sa vie. Il se souvient de leur rencontre à la Sorbonne, alors qu’il avait vingt ans, de leur amour commun pour la littérature et les rues du Quartier Latin. Après avoir formé un couple en complète symbiose malgré leurs différences – elle, la Parisienne des beaux quartiers, lui, le banlieusard – ils se sont rendu leur liberté tout en restant en lien de nombreuses années jusqu’à la mort d’Ava. Le livre se termine en une élégante évocation de l’amour dans l’au-delà : « Nous remarcherons ensemble dans les rues du temps. » Romantique et intemporelle cette histoire où amour rime avec toujours. Moderne aussi dans le besoin d’autonomie de ces intellectuels germanopratins déjà rencontrés dans les précédents romans de Jean-Marc Parisis (Avant, pendant, après, NB mai 2007). Une émotion distillée avec le savoir-faire de l’écrivain (alter ego du narrateur ?) dans une succession de phrases tour à tour belles et un peu artificielles pour chanter le plaisir et la douleur d’aimer.
Les aimants
PARISIS Jean-Marc