Fin 1936, à bord d’un pétrolier, Léon Trotski et son épouse Natalia quittent Oslo pour le Mexique où le président leur accorde l’asile politique. Ils sont accueillis et hébergés dans la Casa Azul chez le couple Diego Rivera-Frida Kahlo. La jeune Mexicaine, séductrice en diable, s’entiche de Léon, déjà vieillissant, meurtri par des deuils familiaux et l’errance à laquelle le contraignent les traques staliniennes. Se jouant des surveillances, les amoureux vivent un amour régénérant, autant sensuel que cérébral. Malgré la rupture, elle restera attachée « au vieux, une des meilleures choses que la vie lui ait apportée » ! Spécialiste du monde hispanique et de Frida Kahlo dont il a écrit une biographie (Frida Kahlo : la beauté terrible, NB novembre 2011), Gérard de Cortanze met l’accent sur la passion éphémère dans le temps qui unit l’artiste peintre, écorchée vive, martyrisée par les séquelles de son accident, et le révolutionnaire. Même si les faits sont connus, les personnages prennent chair sous la plume d’un conteur talentueux qui sait émailler son récit des paroles provocatrices de la muse des surréalistes. Le contexte historique et artistique, sans être approfondi, est évoqué dans un style élégant.
Les amants de Coyoacán
CORTANZE Gérard de