Raphaël a neuf ans lorsque Léo et Camille, six ans, font irruption dans sa vie. Il est immédiatement fasciné par la beauté des jumeaux, par leurs manières étranges, leur ambivalence, leur fusion. Il est aussi séduit par ce qu’ils possèdent et qu’il n’a pas, des parents brillants, riches, élégants, cosmopolites. Et « LéoCamille », solitaires et fragiles, reconnaissent en lui celui qui leur manquait. Perdus de vue, retrouvés au cours des ans, au fil des transformations de leur corps, Camille et Léo ont seize ans lorsqu’ils entraînent Raphaël dans un jeu de séduction sulfureux qui finit mal, très mal. C’est Raphaël qui tente, trois ans plus tard, l’aventure de l’écriture pour rétablir la vérité.
Dans ce récit de désarroi, de captation, de fusion et d’abandon, Pierrette Fleutiaux (Des phrases courtes, ma chérie, N.B. août-sept. 2001), a l’art, à la façon de Nous sommes éternels (N.B. sept.-oct. 1990), de laisser filtrer peu à peu les indices qui éclaireront le drame entraperçu dès le début. Écrit dans un style direct, imagé, métaphorique, avec sensibilité, ce roman démontre le grand talent de l’auteure.