Dans cette région pauvre du sud de l’Italie, trois adolescents, amis d’enfance, partagent leur temps entre la bergerie, les mauvais coups et, à l’occasion, l’école. Tout leur paraît permis : casses, vols, séquestrations contre rançon… Ils font fi de toute morale, encouragés par la fréquentation des « âmes noires » – parrains ou simples malfrats recherchés par la police – et les coutumes transmises par des confréries secrètes. Ils s’intéressent vite à la drogue et au trafic d’armes. Seuls un emprisonnement ou la mort peuvent les arrêter.
L’auteur connaît bien ces montagnes où la vie est rude et les moeurs archaïques. Ancien avocat, il n’ignore pas les usages qui perdurent dans la mafia calabraise. Son sujet est bien noir et pourtant, c’est avec légèreté et sur un ton presque badin qu’il montre l’escalade de la violence, le féroce appât du gain et le cynisme dont font preuve les acteurs. Mais la loyauté et l’affection que ces « enfants des bois » portent à la famille et au clan achèvent de les rendre presque sympathiques… Et ça marche et ce récit, bien documenté et très vivant, se lit d’une traite.