Au dĂ©but des annĂ©es vingt, Turambo et sa famille, issus dâun petit village berbĂšre, s’installent dans les bas-fonds d’Oran, mĂ©tropole coloniale et cosmopolite oĂč ils vivent misĂ©rablement. Sa destinĂ©e prend un tour nouveau lorsque, remarquĂ© par un entraĂźneur, il devient champion de boxe. La cĂ©lĂ©britĂ© lui ouvre les portes du monde europĂ©en quâil aborde avec une certaine naĂŻvetĂ©. La dĂ©sillusion nâen sera que plus sĂ©vĂšreâŠÂ Ce rĂ©cit noir et pessimiste de lâascension foudroyante mais Ă©phĂ©mĂšre dâun jeune illettrĂ© un peu trop candide, grisĂ© par le succĂšs et prenant peu Ă peu conscience de nâĂȘtre quâun instrument, de ne pas ĂȘtre maĂźtre de son destin, est Ă©mouvant. Il est aussi question dâamour malheureux et dâamitiĂ© déçue. Bien qu’un petit peu moins fort que les premiers ouvrages de cet auteur (L’Ă©quation africaine, NB octobre 2011), le roman Ă©voque de façon trĂšs vivante l’AlgĂ©rie de l’entre-deux-guerres, ses paysages, ses modes de vie, la splendeur et la misĂšre de la ville dâOran, les cĂŽtĂ©s les plus sombres de la colonisation, le cynisme et le racisme de certains EuropĂ©ens, tous thĂšmes chers Ă Yasmina Khadra.
Les anges meurent de nos blessures
KHADRA Yasmina