Terrés dans un abri en raison de la guerre, neuf habitants d’un immeuble décident de refaire le monde, celui de la Genèse. Déterminés et refusant la peur, ils s’organisent autour d’une vieille enseignante pour recréer le peuplement de l’Arche de Noé. Sous les doigts malhabiles ou la dextérité des plus grands, découpages et coloriages donnent naissance à la faune, qui prend place par ordre alphabétique et par taille décroissante. Dans ce phalanstère, chacun a un rôle à tenir : le rituel des repas, le ravitaillement ou le temps du récit. Ce conte philosophique, illustré de dessins tendres, est une ode à la tolérance et à la fraternité. Son symbole est confié à l’aïeule centenaire pour le conserver. L’adolescent chargé d’entretenir la flamme de la lumière et de l’espoir est conscient de l’importance de sa tâche. Les deux enseignants, quant à eux, transmettent le savoir, et le jeune étudiant soutient le rêve d’un avenir meilleur. Le rythme est ponctué d’une part du staccato des armes automatiques, de l’autre du début du Livre de la Jungle psalmodié par le père de famille. L’auteure y évoque sans doute son Liban natal. (M.-C.D. et L.P.)
Les animaux de l’Arche
KOCHKA, KAO Sandrine